Et le plateau du théâtre se transforme pour accueillir une soirée mondaine où le monde du spectacle s’exhibe dans son narcissisme rutilant. Le point de départ de la dernière création de la compagnie Back Pocket, c’est une remise de récompenses, type Oscars, Césars ou Magritte, en Belgique. Une de ces cérémonies où le clinquant le dispute au kitsch, où les participants font assaut de glamour artificiel, deviennent les officiants d’un culte de l’apparence exacerbé. Les neuf interprètes de la compagnie sont des acrobates voltigeurs de haut vol qui ont en commun un niveau général d’acrobaties au sol et de portés dynamiques élevé. Cette création de cirque multidisciplinaire innove sur le plan artistique, afin de plonger le public dans une expérience où il devient témoin et acteur par sa seule présence dans une mise en scène ludique qui brise le quatrième mur. Fidèle à sa vision, la compagnie défend la pluridisciplinarité, la virtuosité technique et acrobatique, l’accessibilité, l’humour et l’intelligence.

Cher public,
vous avez réservé une place pour la représentation de The Award par la compagnie Back Pocket, ce qui implique que vous êtes invités à assister à la cérémonie de remise de prix la plus prestigieuse de l’année ! Nous vous invitons donc à revêtir vos plus beaux vêtements, élégants, chics ou extravagants, afin de briller de votre plus bel apparat devant les caméras et de profiter au maximum de cette exposition médiatique exceptionnelle. Au plaisir de vous y voir et d’y admirer votre tenue !
Cordialement, l’équipe de Back Pocket

Bobbie (FR) – Folk Americana
Il y a des voix rares, puissantes et intemporelles, qui vous prennent aux tripes dès la première écoute. Celle de Bobbie s’inscrit dans la lignée des grandes qu’elle admire, Joni Mitchell et Dolly Parton en tête. Cette Française, bercée par la musique américaine, marie des influences country, folk et blues, s’inspirant de poètes comme Bob Dylan, pour composer une musique instinctive et profondément authentique.
Avec sa guitare acoustique, Bobbie chante des histoires intimes et universelles, entre mélancolie et espoir, qui touchent au cœur. Taratata l’a invitée en septembre dernier à interpréter un titre de The Sacred in The Ordinary, un 1er album qui n’a rien d’ordinaire.

Sari Schorr (USA) – Blues Rock Soul
Son 1er album A Force of Nature, produit en 2016 par l’emblématique Mike Vernon (qui a travaillé avec David Bowie, Fleetwood Mac ou Eric Clapton), avait fait de Sari Schorr l’étoile montante du blues rock, dont la puissance de la voix la propulsait aux côtés de légendes comme Janis Joplin et Tina Turner.
Un coup de maître confirmé avec l’album Joyful Sky pour lequel l’auteure-compositrice new-yorkaise a collaboré avec le guitariste Robin Trower, et qui s’est hissé à la 1re place du classement Billboard Blues. Autant dire que son 3e album studio annoncé pour 2025 était très attendu, tout comme son grand tour européen Unbreakable qui devrait tout casser sur son passage !

Malgré les trois siècles qui séparent la viole de gambe de la naissance du Hip-Hop, les deux se confondent ici dans un spectacle plus intimiste que Folia mais tout autant fascinant. Mourad Merzouki, que nous accueillons régulièrement au Théâtre du Beauvaisis, nous offre à nouveau avec Phénix une rencontre inattendue comme il en a le secret. Continuant dans la veine du croisement entre le Hip-Hop et la musique baroque, il a cette fois-ci proposé à une violiste, Lucile Boulanger, d’accompagner avec sa viole de gambe les évolutions de deux danseuses et deux danseurs spécialistes des danses urbaines. La musicienne, loin d’être dissimulée dans une fosse, est au contraire partie prenante de la scène : elle est installée sur un dispositif mobile qui lui permet d’être intégrée à la chorégraphie, et de faire de la viole une partenaire des danseurs. On a véritablement l’impression qu’ils font corps avec les phrases musicales, qu’ils s’enroulent dans les volutes qu’elles créent. La pièce s’élabore tel un dialogue sensible et poétique entre les interprètes, et le hip-hop se fait fluide, élégant et félin.

Chloé Dabert met en scène le texte résolument féministe de Lucy Kirkwood, où douze femmes, le temps de quelques heures, peuvent décider, sans les hommes, du sort d’une autre femme. Au XVIIIe siècle en Angleterre, dans une petite ville, un crime atroce est commis. Les coupables sont identifiés immédiatement : un couple de jeunes gens, lui un vagabond, elle une fille du pays. L’homme est immédiatement exécuté, mais au moment où cela va être le tour de la jeune fille, elle « plaide le ventre », c’est-à-dire qu’elle se déclare enceinte. Dans ce cas la déportation ne surviendrait qu’après la naissance… Un jury de femmes est alors mis en place, pour déterminer si la coupable est bien enceinte. La pièce raconte ce huis-clos où douze matrones représentatives de la communauté dirigées par la sage-femme, vont devoir rendre leur verdict. Un suspens digne d’un thriller, des échanges passionnés entre femmes où se croisent préjugés, tendresse, mesquinerie et grandeur d’âme, interprété par treize comédiennes magnifiques, dans un décor digne de la grande peinture flamande.

Chabrier, Massenet et Ravel : trois noms qui résonnent comme emblématiques du patrimoine musical français, joués par Les Siècles sur instruments historiques. À l’occasion de l’entrée dans le nouveau Théâtre, Les Siècles donnent un concert en grand effectif. Ils poursuivent leur démarche de transmission du répertoire romantique français en écho à la production de Werther de Massenet donnée au Théâtre des Champs-Élysées. Ils célèbrent également le 150e anniversaire de la naissance de Maurice Ravel, compositeur essentiel et indissociable du projet artistique de l’orchestre. La création de ces œuvres, s’échelonnant de 1883 à 1911, est une fidèle retranscription
de la diversité et de l’inventivité des compositeurs français de cette époque. Des élans encore romantiques et passionnés du trop rare Concerto pour piano de Massenet, servi avec brio par l’immense Bertrand Chamayou, à la modernité orchestrale et le raffinement d’écriture de Ravel, en passant par les inspirations ibériques de Chabrier, chaque compositeur participe à sa manière à la construction d’un paysage musical français d’une richesse inédite à la charnière des XIXe et XXe siècles.

Comment à l’heure de #MeToo des concours de miss peuvent-ils encore exister et trouver des candidates ? Suzanne s’est retrouvée presque par hasard plongée dans le monde des Miss. En effet, alors qu’elle terminait ses études de théâtre à l’École du Théâtre du Nord, lors de vacances
familiales dans le Poitou, elle découvre une annonce pour l’élection de Miss Poitou-Charentes, première marche vers l’éventuelle distinction de Miss France. Par défi, et parce qu’il fallait qu’elle trouve un sujet de fin d’étude, elle franchit le pas, et s’inscrit. Elle n’ira pas jusqu’au bout du processus. Mais elle passe les premières étapes, et c’est cette expérience que son spectacle raconte. En pénétrant les coulisses, elle découvre un monde plus complexe qu’il n’y paraît quant aux motivations des jeunes filles qui se prêtent à ce jeu. Elles ne se résument pas à la vacuité d’un glamour de pacotille mais témoignent d’une recherche d’absolu et d’idéal, avec les moyens à leur disposition. Suzanne de Baecque et sa complice nous invitent à ces rencontres sensibles avec des êtres en quête d’eux-mêmes qu’elles incarnent avec empathie et émotion.

Venez découvrir ce qui se passe lorsque des reines du cabaret confient à Pierre Guillois (metteur en scène du spectacle Les gros patinent bien accueilli la saison dernière) le soin de les mettre en scène ! Les trois interprètes ou Les Sea Girls sont rompues aux arts du Music-Hall. Elles revendiquent un théâtre où l’idée s’exprime à travers la chanson, où le langage est musical avant tout, un Music-Hall par définition hybride et éclectique où chanson française et guitares électriques racontent l’Histoire et tout ce qui va avec. Elles cherchent à chaque création une nouvelle proposition artistique, dans le fond, mais aussi dans la forme, en invitant à la conception et à la mise en scène une ou un complice. Ceci leur permet de bouger les lignes et d’approfondir leurs personnages clownesques. Pour ce nouveau spectacle, elles ont proposé à Pierre Guillois de les rejoindre. Il va y avoir du sport, du rythme et de la joie, des morceaux de bravoure, de la musique qui claque, des plumes et des paillettes.

Un spectacle époustouflant qui compose les infinies arabesques de mouvements multiples, entre cirque et danse. Möbius se trouve au croisement d’un collectif d’acrobates exceptionnels, XY, d’un chorégraphe à l’imagination sans limite Rachid Ouramdane, et des oiseaux ! Un spectacle ébouriffant qui emprunte à l’extrême technicité du cirque et à la poésie de la danse. Près de vingt interprètes vont se livrer devant vous pendant une heure à toutes les combinaisons possibles de portés, de sauts, de voltes et virevoltes, horizontalement et verticalement. Un tourbillon d’énergies et de mouvements qui se croisent et s’entrecroisent, des colonnes composées de quatre interprètes qui vont et viennent, s’élèvent, se défont, des oscillations, des chutes maîtrisées. Pour déployer cette impressionnante vélocité de groupe, le chorégraphe s’est inspiré des murmurations, ces déplacements massifs de nuées d’oiseaux qui tous, au même moment, changent d’orientation, comme si une force invisible les unissait et leur permettait de se coordonner pour exécuter d’improbables figures. Un moment magique et inoubliable !

Un grand moment de théâtre pour le premier spectacle de la programmation dans la grande salle ! David Bobée nous surprend et nous ravit avec ce Dom Juan, fidèle au texte de Molière mais renouvelé, revivifié et actualisé par l’acuité des enjeux qu’il éclaire. David Bobée, qui dirige actuellement le Théâtre du Nord à Lille, propose un théâtre en interaction avec les questions de notre époque. Son approche de Dom Juan constitue une sorte d’archéologie de la domination. Cynisme de classe, violence dans les rapports sociaux, humiliation des faibles, mépris des femmes, le personnage de Dom Juan est une sorte de matrice d’une partie sombre toujours en œuvre aujourd’hui. David Bobée situe la pièce dans un univers de statues monumentales en partie détruites, renversées ; un paysage d’apocalypse minérale, où les protagonistes évoluent en portant les contrastes : univers crépusculaire de Dom Juan, vivacité et agilité d’autres figures, notamment de Sganarelle.

Lola Lafon nous invite dans son laboratoire d’écrivaine, à une performance littéraire et musicale, qui décline un abécédaire intime. Un spectacle où elle joue avec les mots, sans se payer de mots. En tant qu’écrivaine, déjà sept romans à son actif, Lola Lafon a un rapport très fort aux mots. Ils sont sa matière première, les briques de sa pensée et de son écriture. Ce sont des textes, des formes courtes, écrits pour la scène ou sélectionnés parmi ses chroniques dans la presse. Ils proposent une définition subjective d’un mot. Installés à chaque extrémité d’une longue table, table de travail, elle et son complice musicien vont jouer à une sorte de ping-pong, de joute : il lui indique un mot, et, à l’aide de ses cahiers où elle consigne ses notes, réflexions, ébauches, elle propose une définition en lien avec sa subjectivité, son intimité de femme engagée dans les enjeux de son temps. Des mots comme des madeleines, qui retentissent dans sa mémoire et dans la mémoire collective.