Une pièce musicale qui nous dévoile l’émerveillement et la beauté qu’offrent l’observation et l’écoute de la nature à partir du talent d’imiter les oiseaux. À l’origine, deux copains d’enfance, natifs de la baie de Somme. Ils se découvrent un don pour l’imitation des chants d’oiseaux, don qu’ils développent, jusqu’à devenir des artistes reconnus. Leurs recherches les ont conduits à s’associer à Pierre Hamon, spécialiste de la musique ancienne et curieux de toutes les musiques traditionnelles. Ils se sont notamment rendus avec lui en Amérique du Sud, où ils ont expérimenté un instrumentarium extraordinaire : os de vautour, mâchoire d’âne, lithophone, conque, flûte en bambou… Les deux amis et le musicien ont décidé de reconstituer le voyage du jeune Darwin sur le Beagle, dont il tirera sa théorie de l’évolution. De la Cordillère des Andes au Brésil, ce spectacle est un merveilleux voyage sensoriel autour du monde, un émerveillement !

Pour clore en apothéose la 33e édition, le Festival International de Violoncelle de Beauvais a choisi de célébrer la nature, symbole de vie et de renouveau ! Dans un concert pour toute la famille, venez retrouver Vivaldi, le grand compositeur de la sérénissime Venise, où tout est fête, carnaval et joie de vivre. Le jeune Ensemble Consort, emmené par les brillants Théotime Langlois de Swarte et Hanna Salzenstein vous emportera dans le tourbillon de virtuosité des fameuses Quatre saisons,
dont c’est le 300e anniversaire en 2025. Pour accompagner cette partition qui n’a pas pris une ride malgré son âge, les concertos pour violoncelle donneront l’occasion de découvrir des pages moins connues, mais toutes aussi pleines d’invention, du compositeur vénitien.

Une plongée sensible et onirique dans l’intimité d’un couple à différents moments de leur vie, de l’enfance à l’âge adulte. Anna Bouguereau livre ici un texte palpitant sur l’amour qui unit deux êtres depuis l’enfance. Un amour sans concession, qui se bat âprement pour rester à la hauteur de l’absolu. Ce qui ne va pas sans risque. La passion, la peur du temps qui passe, le quotidien qui use, l’injonction sociale de la réussite, ils sont terriblement actuels et universels. Ce sont des fragments de vies choisis qui questionnent : qu’est-ce que c’est être intime avec quelqu’un ? Comment l’endroit de la plus grande tendresse peut être aussi celui de la plus grande cruauté ? L’écriture nous renvoie à nos propres mesquineries et nos trop grands espoirs, avec un humour acide et bienveillant.

Alice Schwab à la mise en scène et Ana Lorvo au jeu sont très convaincantes dans l’évocation de Frida Kahlo. Une interprète intense au service d’une petite tranche de vie : le jour où Frida Kahlo est victime d’un accident de bus, qui la laisse le corps brisé, lourdement handicapée. Mais ceci n’entravera pas sa farouche volonté de vivre, de créer, d’aimer. Sur scène, des chaises symbolisent le bus, des marionnettes pour les passagers. La comédienne s’agite, court, respire dans l’autobus 15. Sa voix de baryton plane dans la salle, forte, colérique comme pour nous aspirer dans son énergie douloureuse. Le spectacle est en espagnol surtitré, pour mieux nous immerger et nous faire monter à bord de cette vie dévorante.

Une fresque chorégraphique variant de l’intime au choral, où les corps exultent pour un Requiem foisonnant et jaillissant de vie. Béatrice Massin est une musicienne de l’espace et une compositrice des corps. Ancrant ses racines dans la danse baroque, elle en réactualise les codes de spectacle en spectacle. Elle a collaboré au film Le roi danse, et à la série Versailles. Dans cette pièce pour douze interprètes, elle détourne le tragique au profit d’un hommage emprunté aux rites colorés et joyeux de la Fête des morts (Día de Muertos) au Mexique. S’ensuit une chorégraphie monumentale gagnée par la beauté d’une vague et d’un sentiment océanique qui envahissent notre regard. Une plénitude que la danse accompagne brillamment. Les douze danseuses et danseurs nous entraînent dans un voyage festif et coloré.

Un spectacle créé à la Comédie-Française, Molière 2016 de la création visuelle, qui va vous enchanter. Comment restituer sur un plateau de théâtre l’univers baroque, riche, spectaculaire, du roman de Jules Verne, 20 000 lieues sous les mers ? Comment figurer l’océan, les myriades de créatures marines, toutes plus bizarres les unes que les autres ? Comment rendre l’impression d’enfermement du sous-marin, évoluant dans l’océan infini ? Il fallait un orfèvre pour cela : Christian Hecq, sociétaire de la Comédie-Française, fasciné par l’astrophysique, les vieilles mécaniques, les marionnettes et leur manipulation, et Valérie Lesort, spécialiste, elle, de leur fabrication. La scénographie est tout simplement magique. Devant les hublots du Nautilus, le vaisseau du capitaine Nemo, passent, tour à tour, de magnifiques méduses bicolores orange et bleu, des poissons plus vrais que nature, tout droit sortis d’un film. Accompagnés de cette troupe de poissons, les comédiens campent avec drôlerie les personnages imaginés par Jules Verne.

Et le plateau du théâtre se transforme pour accueillir une soirée mondaine où le monde du spectacle s’exhibe dans son narcissisme rutilant. Le point de départ de la dernière création de la compagnie Back Pocket, c’est une remise de récompenses, type Oscars, Césars ou Magritte, en Belgique. Une de ces cérémonies où le clinquant le dispute au kitsch, où les participants font assaut de glamour artificiel, deviennent les officiants d’un culte de l’apparence exacerbé. Les neuf interprètes de la compagnie sont des acrobates voltigeurs de haut vol qui ont en commun un niveau général d’acrobaties au sol et de portés dynamiques élevé. Cette création de cirque multidisciplinaire innove sur le plan artistique, afin de plonger le public dans une expérience où il devient témoin et acteur par sa seule présence dans une mise en scène ludique qui brise le quatrième mur. Fidèle à sa vision, la compagnie défend la pluridisciplinarité, la virtuosité technique et acrobatique, l’accessibilité, l’humour et l’intelligence.

Programmation en cours

Malgré les trois siècles qui séparent la viole de gambe de la naissance du Hip-Hop, les deux se confondent ici dans un spectacle plus intimiste que Folia mais tout autant fascinant. Mourad Merzouki, que nous accueillons régulièrement au Théâtre du Beauvaisis, nous offre à nouveau avec Phénix une rencontre inattendue comme il en a le secret. Continuant dans la veine du croisement entre le Hip-Hop et la musique baroque, il a cette fois-ci proposé à une violiste, Lucile Boulanger, d’accompagner avec sa viole de gambe les évolutions de deux danseuses et deux danseurs spécialistes des danses urbaines. La musicienne, loin d’être dissimulée dans une fosse, est au contraire partie prenante de la scène : elle est installée sur un dispositif mobile qui lui permet d’être intégrée à la chorégraphie, et de faire de la viole une partenaire des danseurs. On a véritablement l’impression qu’ils font corps avec les phrases musicales, qu’ils s’enroulent dans les volutes qu’elles créent. La pièce s’élabore tel un dialogue sensible et poétique entre les interprètes, et le hip-hop se fait fluide, élégant et félin.

Chloé Dabert met en scène le texte résolument féministe de Lucy Kirkwood, où douze femmes, le temps de quelques heures, peuvent décider, sans les hommes, du sort d’une autre femme. Au XVIIIe siècle en Angleterre, dans une petite ville, un crime atroce est commis. Les coupables sont identifiés immédiatement : un couple de jeunes gens, lui un vagabond, elle une fille du pays. L’homme est immédiatement exécuté, mais au moment où cela va être le tour de la jeune fille, elle « plaide le ventre », c’est-à-dire qu’elle se déclare enceinte. Dans ce cas la déportation ne surviendrait qu’après la naissance… Un jury de femmes est alors mis en place, pour déterminer si la coupable est bien enceinte. La pièce raconte ce huis-clos où douze matrones représentatives de la communauté dirigées par la sage-femme, vont devoir rendre leur verdict. Un suspens digne d’un thriller, des échanges passionnés entre femmes où se croisent préjugés, tendresse, mesquinerie et grandeur d’âme, interprété par treize comédiennes magnifiques, dans un décor digne de la grande peinture flamande.