Le temps d’une parodie on ne peut plus baroque, partons sur les traces de Médée, héroïne qui nous fait pleurer et bien rire à la fois. Les Surprises tordent le cou à la morosité avec ce spectacle réjouissant où l’esprit de la farce domine de bout en bout. L’histoire de Médée est celle d’une déracinée (elle est étrangère en tout pays), qui commet des meurtres affreux par amour pour Jason : le demi-frère de Médée coupé en morceaux et dispersé dans la mer, Créon rendu fou et brûlé dans son palais avec la princesse Créuse et finalement les deux enfants que Médée a eus avec Jason, eux aussi sacrifiés. Depuis Euripide en 641 av. J.-C., cette figure a inspiré de nombreux artistes dans tous les domaines : littérature, théâtre, peinture et bien sûr opéra. Magie, poison,
crime et trahison : le destin de Médée peut cependant aussi nous faire rire. Il suffit pour ce faire de ressusciter la forme de la parodie, telle qu’elle était pratiquée à l’époque baroque dès qu’un opéra connaissait le succès. Avec ce spectacle, on se gausse autant de l’anti-héros Jason que du mégalomane Créon, ou encore d’une actrice qui se prend pour une célèbre cantatrice. On invite à la rencontre du sublime et du comique, de la danse et du vaudeville, des airs de démons et des airs de marins.