Au milieu d’une prairie bleue avec des nuages moutonneux, il y a… Qu’y a-t-il en fait ?

Comme personne ne le sait, appelons cela un lit, une montagne, un immeuble et tout ce qui nous passe par la tête. Un homme et une femme apparaissent. Comme le battement d’ailes d’un papillon, les histoires s’épanouissent. De Stilte offre aux petits comme aux grands une histoire débordante d’imagination dans une atmosphère intime et poétique. Prend vie un univers délicat de rosée, de soleil, de vent, de pluie et de neige, dans lequel peu à peu la frontière entre le public et les danseurs s’évanouit.

Créée par Sara Desprez et Angelos Matsakis, la compagnie Cirque Exalté propose avec Foutoir Céleste une création à l’énergie invasive et communicante.

Portés acrobatiques, danse, BMX, jonglerie, trapèze ballant… seront autant de techniques utilisées pour nous transporter dans un feu de joie. Ce spectacle est un rituel. Un rituel créé et inventé de toutes pièces par des gens qui prennent le temps de fêter leur vulnérabilité, afin de toujours se souvenir qu’elle fait partie de leur humanité. Une célébration de l’incertitude et du risque, pour se rappeler de ne jamais, Ô grand jamais, tout céder à la sécurité. Une cérémonie pour se régaler de ne pas être des dieux tout puissants. Une consolation générale. Une acceptation primordiale. Un grand feu de joie, pour brûler nos envies d’invincibilité. Venez rejoindre les artisans de cette cérémonie sous leur tipi, un chapiteau dressé pour la circonstance.

L’adolescence est une tempête, un tsunami hormonal, biologique, physique. C’est une nouvelle étape dans la mise aux normes, dans le dressage de l’individu en membre d’un collectif élargi, au-delà du cercle familial.

Entre premières fois trop tôt et trop tard, boutons sur le front, poils partout et nulle part, seins qui poussent trop et pas assez, genre à l’envers, entre apprentissage de son corps, communication difficile, voire impossible avec la famille, silence, coming-out, troubles divers sur l’identité, comment ne pas ressentir parfois des nausées, l’envie d’envoyer tout balader ? Avec quatre complices, Rebecca Chaillon replonge dans cette période où elle aurait aimé qu’on mette sur sa vie des mots, des images à la hauteur de ses émotions. Mêlant maquillage, nourriture, poèmes et documentaire sonore, elle s’adresse tout particulièrement à celles et ceux qui cherchent à soigner leur corps et leur histoire, à s’autodéterminer pour mieux vivre leur vie.

Tout commence par les douze dieux de l’Olympe, qui après avoir fait la guerre pour établir l’ordre sur la terre, veulent répartir les places entre les hommes et eux.

Amusés par l’homme et sa misérable condition de mortel, ils se régalent à l’idée de lui infliger des épreuves. Et nous voilà partis à suivre l’épopée de Prométhée et Pandore, puis de Persée. Raconter ces mythes aujourd’hui, c’est se rendre compte que nos limites, nos défauts, nos peines, sont à l’œuvre depuis toujours dans l’histoire humaine. Nous les avons actualisés en les rendant accessibles à tous, prenant comme fil rouge les jeux olympiques. Les conteurs sont tantôt joueurs de football, de rugby ou encore supporters de stade. Les dieux les observent d’en haut, s’adressant à eux par téléphone et passant le reste de leur temps à chanter comme des finalistes d’un télécrochet. Qu’est-ce qu’un héros ? Que fait-on au nom de Dieu ? Quelle place pour le droit à la peur ? La mythologie grecque est dans ce sens de toute actualité.

La compagnie Mon Grand l’Ombre excelle dans la fabrication de spectacles hybrides, où se mélangent avec allégresse musique, cinéma d’animation, théâtre, créant ainsi un langage très singulier au service d’histoires poétiques et dépaysantes.

Muerto o vivo ! s’inspire de la tradition mexicaine. Un gouverneur tyrannique, aux caprices sans bornes, et qui est terrorisé par la mort, soumet toute la population d’une ville, et entend la faire travailler à son service exclusif. Pourtant un immeuble résiste à cette fureur totalitaire. Deux policiers idiots mènent l’enquête, mais leurs maladresses conduiront le tyran à rencontrer les habitants de cet immeuble tant redouté : des petits squelettes facétieux, joyeux et délurés, conduits par La Muerta elle-même ! Les trois interprètes du spectacle jouent en direct la partition sonore – y compris les voix de ce dessin animé projeté sur grand écran : une expérience étonnante et stimulante.

Dans La Forêt de glace, les images vidéo, la musique (composée en direct et à vue), le texte (adapté du roman Le Palais de glace de l’écrivain norvégien Tarjei Vesaas) et la danse se rencontrent pour composer une forme à la frontière du ciné-concert et du spectacle vivant.

Dans un paysage de légende façonné par le froid et la glace, au cœur de l’interminable automne norvégien, deux fillettes se découvrent et se reconnaissent. Siss et Unn, Unn et Siss. De caractère apparemment opposé, elles s’attirent et se troublent, jusqu’au soir où les yeux plongés dans un même miroir, elles scellent un pacte, un lien aussi indéfectible qu’inexplicable, ténu comme un cristal de givre et puissant comme le palais de glace figé au pied de la cascade. Le lendemain Unn disparaît… Une intrigue, mystérieuse qui permet une libre interprétation : Siss et Unn sont-elles deux ? Ou bien n’est ce que l’évocation d’une seule et même fillette qui voit s’évanouir l’enfant en elle pour devenir une jeune fille ?

Das Plateau, pour son premier spectacle en direction du jeune public a choisi Le Petit Chaperon rouge dans la version des Frères Grimm. Ici, la petite fille qui se promène joyeusement dans la forêt n’est pas imprudente ou naïve mais au contraire vaillante et courageuse, traversant les dangers et retournant le sort.

Ce récit initiatique retrouve une dimension occultée, qui, par-delà les temps et les générations, magnifie la solidarité féminine et raille les affreux loups méchants. On redécouvre ainsi ce conte émancipateur, beaucoup plus subversif qu’on ne le pense, qui affirme le droit au mystère, au plaisir, à la liberté et à la peur. Un dispositif optique qui rivalise d’ingéniosité et de poésie, dans lequel se déploie une succession de tableaux-paysages faits de disparitions et d’apparitions, rend tout son mystère et toute sa vitalité au conte. Le résultat est une pépite d’une beauté esthétique bouleversante qui creuse aux racines du conte des frères Grimm pour mieux en extraire la vision optimiste et roborative.

L’identité de naissance, l’identité sociétale, l’identité intime, l’identité familiale, et le rôle assigné à chacun des deux sexes sont les sujets de ce conte initiatique et ce récit du réel.

Il raconte l’histoire d’Ella dont le malheur est d’être née fille. Elle vit dans un pays où les filles ne sont pas libres de se déplacer, de s’instruire… Or, comme elle est la 4e fille et que depuis des siècles, dans ce pays, n’avoir que des filles est considéré comme une malédiction, d’un commun accord, les parents décident de faire passer Ella pour un garçon à l’extérieur de la maison. Mais le jour de ses 15 ans, le fils toléré doit redevenir une fille et se marier, sinon c’est la prison et l’opprobre sur toute la famille. Au-delà de renvoyer à une réalité qui continue de perdurer en Afghanistan et au Pakistan, ce texte est une variante de l’histoire universelle sur le poids des traditions et des dommages qu’il engendre.

Elle, c’est Vassilena Serafimova, percussionniste surdouée. Lui, c’est Thomas Enhco, compositeur, pianiste jazz et classique, tout aussi surdoué. Elle et lui sont biberonnés à la musique de Bach depuis bébés.

Ensemble, ils vont nous faire entendre les œuvres de leur glorieux aîné comme jamais, au piano et au marimba, en en livrant des « éclats » sur lesquels ils improvisent jusqu’à renvoyer l’image d’un Bach en miroir réfléchissant leur langage du XXIe siècle… Comme envoûtée, Vassilena Serafimova éclate les mélodies qui s’envolent sous les baguettes du marimba, tandis que Thomas Enhco au piano dessine et fraye le chemin de l’aventure. Porté par une longue pratique, le duo formé en 2008 combine imagination créative et technique impeccable. Formée à la Juilliard School de New York, Vassilena Serafimova est la meilleure ambassadrice du marimba sur tous les continents. De son côté, Thomas Enhco collabore avec de nombreux artistes du monde du jazz et du classique, dont Ibrahim Maalouf, Natalie Dessay, Jean-François Zygel, Oxmo Puccino, Christophe, Jane Birkin…