Formé aux arts du cirque, Jonathan Guichard est de ces inventeurs du mouvement qui auprès d’artistes aussi innovants qu’Aurélien Bory ou Yoann Bourgeois, a mis en jeu les notions d’espace, de corps, de virtuosité et de relation à l’autre. Au centre du plateau, une courbe de bois contrainte par une ligne métallique : c’est un arc de taille humaine, une extension du corps, une prothèse pour le jeu du mouvement. Cela se décline en 3 dispositions, dans un espace à 3 directions.
Le corps s’y mêle, s’y enveloppe ou le traverse, autant que le son s’y frotte, résonne et vibre. Les situations se construisent par mouvements sonores. Ici ne sont graves que les sons. Le jeu acrobatique avec cette singulière structure de cirque explore les volumes pour mettre en perspective un rapport ludique à la matière, à l’espace, à l’autre. À la croisée du cirque chorégraphique, de la musique concrète et du théâtre muet, 3D est une pièce de cirque qui tente l’utilisation exhaustive d’un objet.
Basarkus a deux têtes, plein de bras et de multiples jambes. Il est heureux en jouant de la guitare à quatre mains, en sautant et en jonglant partout. Mais c’est en découvrant qu’il a deux cœurs qu’il se pose la question avec effroi : « Suis-je un ou deux ? Si je suis deux, je suis qui moi ? »
S’ils sont deux, ils semblent unis pour la vie ! Comme collés, inséparables et indivisibles… Mais poussés par une furieuse envie de découverte, ils vont tenter de se dissocier. Leurs jeux consistent désormais à surmonter leurs peurs. Au cours de leurs aventures, ils découvrent qui ils sont et de quoi ils sont vraiment capables, seuls. La Fabuleuse histoire de Basarkus est une plongée virtuose et malicieuse dans l’univers créé par deux artistes au plateau, Markus au jonglage et Basil en acrobatie, sous la direction de Sylvère Lamotte. Où commence et où finit mon corps ? Qui est cet autre que moi ? Comment l’accepter ? Autant de questions qui construisent cette ode à la découverte de soi.
Imprégné de toute la chaleur et la mélancolie liées aux impressions d’enfance, Toutes les choses géniales, de Duncan Macmillan, est un texte autant léger que son sujet est grave : on y suit en effet l’histoire d’une personne qui raconte son expérience de la perte d’un proche à travers un échange avec le public simple et ludique.
Derrière le récit de cette traversée singulière, la pièce invite chacun à questionner son rapport à la vie et à la mort, avec un humour vivifiant. Sans mièvrerie et dans un rapport au public direct, le comédien Didier Cousin flirte avec le stand-up, rythme sa liste hétéroclite des musiques de Cab Calloway, Billie Holiday… et propose finalement un spectacle qui trouve dans les différentes étapes de la vie toutes les raisons de poursuivre jusqu’à la prochaine. Ça commence par une liste au parfum d’enfance : les glaces, les batailles d’eau, les montagnes russes… et ça débouche sur un questionnement profond entre l’acteur et le public sur ce qui fait le prix de la vie.
C’est l’histoire d’un jeune homme de vingt ans en 1943 qui fait des études de droit, aime pour la première fois et se passionne pour les romans d’aventure. Un jeune homme qui est brusquement arraché à son quotidien et réquisitionné pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne.
Un jeune homme qui à son retour en 1945 arrête ses études de droit, éprouve de la haine pour son premier amour et est dans l’incapacité d’ouvrir un livre. Un jeune homme de vingt-deux ans qui comprend que son père l’a sacrifié. À l’image d’un fantôme qui reviendrait hanter la scène du drame, ce jeune homme nous raconte les événements qui ont précédé et suivi son séjour en Allemagne. Il ne s’agit pas d’un spectacle historique sur le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) mais plutôt de suivre l’itinéraire d’un sacrifié autour du repas qui marque son départ et celui qui « fête » son retour. Une forme théâtrale adaptée pour jouer partout, et qui délivre une grande réflexion sur le devoir et l’amour.
Frédéric Ferrer crée ses spectacles, des fausses conférences humoristiques et décalées, à partir de sources documentaires, d’enquêtes de terrain, de collaborations avec les chercheurs et les praticiens des territoires investis par les questions qu’il choisit de mettre en scène.
Pour mener à bien cette entreprise de célébration et de questionnement des jeux et de l’esprit des jeux, il nous fait courir avec ce cycle de conférences d’Olympie à Paris, sauter de 776 avant Jésus-Christ à 2024, impulser de nouveaux liens entre les disciplines et les mots, les choses et les exploits, enjamber allègrement les dieux, les stades et les haies qui ne manqueront pas de se dresser, lancer des défis et des invitations à des grands témoins, et lutter contre le temps et l’épuisement, grâce à un entrainement adapté, et une pratique régulière jusqu’en 2024. Athlétisme, escrime, handball, pingpong, etc., vous allez découvrir avec amusement les origines parfois cocasses de ces disciplines.
20.11 : La voix de la souplesse
21.11 : La mouche et le super-lourd
22.11 : Le handball
23.11 : Le disque
24.11 : Le handball
Du baroque au contemporain, en passant par la comédie musicale ou encore l’opéra de rue, la Clef des Chants propose des spectacles reflétant la diversité et la vitalité de l’art lyrique d’aujourd’hui à travers l’offre d’œuvres de répertoire et de projets hors normes convoquant la voix sur des territoires esthétiques et des espaces de représentation inédits.
La Clef des Chants s’attache également à diffuser des spectacles de poche afin d’aller au plus près des publics et d’assurer une meilleure irrigation du territoire. C’est dans ce format que nous vous proposons en tournée territoriale l’immortelle, l’inusable œuvre adaptée de l’opéra-comique de Bizet. Un procédé scénographique épuré et un accompagnement musical réduit à un seul instrument sont mis en place dans une volonté d’ouvrir le spectacle à tous types de lieux, intérieur et extérieur et par extension à tous types de spectateurs.