La légende mozartienne, a fait du Requiem une œuvre testamentaire… Tout comme Don Giovanni semble s’inscrire dans le sillage de la mort de Léopold, le père de Wolfgang. La mise en perspective des faits et des œuvres nous entraîne dans un jeu de miroirs fascinant, entre fantasme et réalité. Ainsi s’ouvrent des brèches qui nous aident à plonger au cœur du processus créateur et éclairent de feux nouveaux « l’homme-compositeur Mozart » et deux de ses immenses chefs-d’œuvre…

Le programme proposé par Les Siècles présente trois grandes figures de la musique française, incarnant trois faces différentes et pourtant reliées entre elles. Considéré aujourd’hui comme l’un des maîtres incontestés de l’Ars gallica de son temps, Ravel est le benjamin des trois. Il s’est appuyé sur l’héritage des deux autres : Chabrier dont la musique profondément originale et colorée lui a ouvert les voies d’un anticonformisme salvateur ; et Massenet dont l’écriture incarnera celle du grand style français du moment, style que Ravel aura à cœur de prolonger et de dépasser.

L’esprit et la culture hérités de l’antiquité habitent Beethoven, l’homme comme l’artiste. L’idée d’un art bienfaiteur de l’humanité est au cœur de sa démarche créatrice, et la figure du poète antique recoupe chez lui celle du héros romantique. À un moment clé de l’histoire de l’occident, Beethoven investit la musique d’un pouvoir essentiel pour l’homme, celui de lui indiquer la voie d’un monde meilleur. Il attribue à l’art un rôle libérateur. Parmi les figures mythiques invoquées par le compositeur, il en est une centrale, celle de Prométhée…

Clé d’écoute pour mieux saisir deux grandes œuvres.

Si la Messe op.48 de Fauré est sans doute l’un des Requiems les plus joués (avec ceux de Mozart et de Verdi) et son œuvre la plus connue, elle ne manque pas de nous interroger… Sa composition s’est répartie sur près d’une douzaine d’années pendant lesquelles plusieurs versions se sont succédées. Et puis, malgré ses fonctions d’organiste de La Madeleine, l’on a dit Fauré agnostique : quel message nous délivre-t-il au travers de cette œuvre si particulière ?